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Les collections patrimoniales

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Les collections patrimoniales

Les manuscrits médiévaux (6e-15e siècle)

La plupart provient des grands chapitres et abbayes du nord de la France : Saint-Bertin à Saint-Omer, Saint-Vaast à Arras, Mont Saint-Eloi. 81 viennent de l’abbaye de Saint-Bertin (Saint-Omer), 32 de Saint-Vaast (Arras), 14 du Mont Saint-Eloi et 16 du chapitre cathédral d’Arras. Aucun ne vient des chapitres de Boulogne et Thérouanne car leurs fonds ont été dévastés lors des guerres du 16e siècle.
Livres de liturgie, textes des Pères de l’Eglise, droit canon et civil, chroniques, écrits de l’antiquité… : autant de domaines rencontrés au fil de ces feuillets de parchemin souvent richement enluminés. Certains, véritables trésors, voyagent pour être exposés à l’étranger : Jérusalem, Rome et même Los Angeles...
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Les incunables

Du latin « in cunabulo » [« dans le berceau »], on appelle « incunables », les livres imprimés en Europe avant 1500. Ils sont les premiers témoins de l’imprimerie moderne développée dans les années 1450 par Johannes Gutenberg. C’est à Strasbourg puis à Mayence, sa ville natale, que Gutenberg avait mis au point son procédé de typographie par caractères métalliques mobiles.
Pendant longtemps, le métier d’imprimeur est resté presque exclusivement germanique. Les maîtres des premiers officines furent d’anciens ouvriers de Gutenberg ou de Schoeffer, ou ayant appris leur métier au contact de ces ouvriers.
Ce n’est qu’en 1470, à l’invitation de l’université de Paris où ils s’installèrent que trois Allemands éditèrent les premiers livres en France. La Bibliothèque de Boulogne conserve d’ailleurs un exemplaire du Liber Praeceptorum de P.J. Nider, exécuté en 1474 par ces 3 imprimeurs [Inc. 4° n°12].
La bibliothèque en conserve aujourd'hui 98 dont 5 particulièrement précieux offerts à la Ville Charles Paul Alphonse Mariette, frère de l’égyptologue.

Les manuscrits modernes

Ils sont essentiellement composés de journaux, correspondances, travaux de recherches et archives personnelles (44 mètres linéaires). On y relève les noms de personnalités célèbres : A. Angellier, les frères Coquelin, P.-C. Daunou, C. Enlart, E. Hamy, A. Mariette, J. Rictus, Ch.-A. Sainte-Beuve. On y découvre aussi des témoignages de la vie locale depuis l’époque médiévale, ou les écrits des premiers historiens du Boulonnais. Enfin, quelques fonds particuliers sont à signaler : H. Malo (littérature et histoire maritime), L. Géneau (archives samériennes), A. Angellier (correspondance codée), V. Hugo (artiste).

L’enrichissement des collections au 19e siècle

Les imprimés du 16e au 18e siècle témoignent de l’orientation scientifique et technique du fonds. La bibliothèque abrite également de remarquables œuvres littéraires et philosophiques, notamment des éditions originales sélectionnées pour leur contenu, leur reliure ou leurs gravures.
A partir du milieu du 19e siècle, la bibliothèque laisse un peu de côté les sciences et techniques au profit des humanités. Ce choix s’opère certainement sous l’influence des juristes, archéologues et historiens qui fréquentent la bibliothèque, voire qui siègent à son « Comité d’inspection et d’achats de livres ». A cette époque, l’essor de la ville donne naissance à une bourgeoisie consommatrice de biens culturels. Les donateurs sont nombreux et les collections sont enrichies de manière hétéroclite : histoire et littérature pour le fonds Clocheville ; histoire du droit grâce à E.-E. Madaré ; médecine pour les fonds A. Filliette et C. Gros ; horlogerie pour le fonds Jules-César Foissey ; vie municipale pour le don A. Huguet. Le legs d’E. Deseille apporte 8 000 volumes, parmi lesquels de riches collections de presse locale et régionale, et celui de Coquelin Cadet (1909), un admirable ensemble de bibliophilie qui dévoile l’univers des arts incohérents. Au total ce sont 70 000 volumes antérieurs à 1899 qui sont conservés dans les magasins.

Les collections iconographiques

Elles sont constituées de photographies, d’estampes, de cartes, de plans, de dessins. Le fonds V.-J. Vaillant (plusieurs centaines de croquis, aquarelles, eaux-fortes représentant le Boulonnais au 19e siècle), les photographies de H. Caudevelle (plus de 500 vues des rues de Boulogne prises en 1900), le recueil des cartes postales (5 000 clichés réalisés entre 1895 et 1915), le legs C. Enlart (18 000 épreuves de monuments réalisées ou rassemblées par l’archéologue), les portefeuilles de cartes et de plans (près d’un millier de documents) ou encore le fonds V. Hugo, en représentent les plus célèbres ensembles.

Les collections publiques de la ville de Boulogne rendent compte d’une intense activité photographique au XIXe siècle qui s’inscrit dans le contexte d’une ville touristique et pittoresque, commerciale et bourgeoise, culturellement et intellectuellement féconde. Cette production fut nourrie par un grand nombre de professionnels mais aussi par plusieurs photographes amateurs. Le fonds photographique de la Bibliothèque municipale compte environ 30 000 images dont près de 18 000 appartiennent au fonds Camille Enlart. Légué après sa mort en 1927, il associe aux images réalisées par C. Enlart lui-même, des épreuves que l’historien collectionnait dans un but documentaire et scientifique. Parmi celles-ci, certaines sont signées des noms les plus prestigieux de la photographie du 19e siècle : Le Secq, Delessert, Bayard, Bonfils, Mieusement, Braun, Neurdein…

La seconde collection de taille est le fonds Henri Caudevelle qui rassemble en quatre tomes,  520 épreuves des rues de Boulogne vers 1900.
Source : Fr. Debusche et M. Cortal.

Collection Victor Jules Vaillant

Lors de sa séance du 31 août 1901 le Comité d’inspection et d’achat de la bibliothèque publique communale autorise le bibliothécaire Félix Cresson à négocier avec Victor-Jules Vaillant l’achat « du reste de ses dessins concernant le Boulonnais » […] aux meilleures conditions possibles ». En octobre, le Comité vote l’achat « d’au moins 400 [dessins qui] couteraient environ 160 francs » et complète ainsi les collections de la Bibliothèque : quatre albums in-folio acquis auprès de V.-J. Vaillant dans les années 1890 et le recueil d’eaux-fortes Hier et Aujourd’hui, entré à la Bibliothèque en 1889 (don Mme Er. Deseille). Organisée en recueils thématiques, la collection compte aujourd’hui près de 600 dessins et aquarelles ainsi qu’une centaine de gravures. Elle présente un intérêt à la fois esthétique et documentaire inestimable. Quarante années d’excursions dans le Boulonnais y sont consignées : monuments, sites, scènes de la vie quotidienne ; elle est une source incontournable de l’histoire de la seconde moitié du 19e siècle.
Entre 2013 et 2015, la collection Vaillant a fait l’objet de restaurations. Les documents ont été décollés des albums dans lesquels ils avaient été rangés quelques décennies plus tôt, nettoyés et reconditionnés.

Collection des cartes postales anciennes de Boulogne et du Boulonnais

Achat en 1916 par la Bibliothèque de 5 000 cartes postales qui illustrent Boulogne et le Boulonnais. Les clichés ont été réalisés entre 1895 et 1915.
Ensemble complété par des dons et achats divers au cours du 20e siècle.
Total en 1995 : 7 691 cartes postales, soit environ 1/4 des collections photographiques de la bibliothèque.
Les 5 000 documents initiaux sont rangés en recueils :

  • 8 recueils pour la ville de Boulogne-sur-Mer
  • 5 recueils pour le Boulonnais

Les originaux, très fragiles, ne sont consultables que sous certaines conditions. Néanmoins, ces recueils ont été numérisés et sont consultables depuis les différents sites de la Bibliothèque.

La presse

Près de 2 000 titres de presse et de revues publiés depuis le 19e siècle sont aujourd’hui conservés et représentent 1 200 mètres linéaires. Contemporaine du développement progressif de la démocratie, la presse d’information a connu tout au long du XIXe siècle une croissance exponentielle. Grâce aux nombreuses avancées techniques, elle a pu s’installer peu à peu dans les plus petites villes, donner à lire une information locale de plus en plus abondante et enfin, à l’aube du XXe siècle, être illustrée par la photographie. Une cinquantaine de titres concerne plus directement Boulogne et sa région. A caractère politique, institutionnel, culturel ou satirique, à diffusion locale ou régionale, ces collections sont un reflet singulièrement évocateur de notre vie quotidienne, depuis le début du 19e siècle jusqu’à nos jours. L’Annotateur (1823-1848) ; La Colonne et l’Observateur (1840-1891) ; L’Impartial (1848-1914) ; La France du Nord (1869-1940) ; Le Télégramme (1905-1944) ; La Voix du Nord (1944 à nos jours) figurent parmi les titres locaux et régionaux bien connus des chercheurs et amateurs.