Nos derniers coups de coeur
Les bibliothécaires du Quadrant ont choisi de vous présenter :
Femmes qui courent avec les loups
Clarissa Pinkola Estés
Psychanalyste et conteuse, l'auteur explique que le temps est revenu pour les femmes de retrouver leur nature instinctuelle fondamentale : créatrice, noblement sauvage comme les loups. Pour cela, il faut suivre les mythes, les histoires et les contes du monde entier.
L'avis de Virginie H., Secteur Adultes, Bibliothèque des Annonciades
Clarissa Pinkola Estes est une psychanalyste mexicaine qui traite, au moyen d’analyses de contes, des profondeurs de la psyché féminine. Dans cet essai, elle nous invite à retrouver la femme sauvage qui est en nous, à écouter notre instinct, notre créativité, à suivre notre propre voie en toute liberté. Elle nous fait prendre conscience de tous les freins qui épuisent et empêchent les femmes de s’exprimer librement. Elle nous montre qu’en chacune de nous réside une grande force, des instincts essentiels, une créativité puissante : autant de ressources essentielles que la société veut souvent réprimer à travers sa volonté de « domestiquer » les femmes. Livre remarquable, dense (400 pages) à la lecture parfois ardue. Cet ouvrage ne se lit peut-être pas d'une traite, mais comme tout ce qui demande du temps, la récolte de ses fruits n’en est que plus riche.
Sign O'the times
Prince
L'avis de David, Secteur Adultes, Bibliothèque des Annonciades
En 1987, Prince sortait un de ses plus grands disques. Entouré d’un des meilleurs groupes qu’il ait jamais eu, il laisse son inspiration le porter. Soul, pop, rock, electro, jazz, tout y passe, toute la musique populaire américaine des cinquante dernières années y est convoquée, toutes ses inspirations (Hendrix, James Brown, Miles Davis…) sont digérées. Auteur prolifique, le kid de Minneapolis met la barre très haut en étant très exigeant sur ces compositions, ce qui ne sera pas forcément toujours le cas par la suite. Résultat : 16 titres imparables, impeccablement remastérisés ici et agrémentés d’un CD supplémentaire rempli d’inédits, de remix, de version différentes.
White god
Kornel Mundruczo
Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s'en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l'abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes.
L'avis de Sophie, Secteur Adultes Bibliothèque des Annonciades
Ce film du cinéaste hongrois Kornél Mundruczo est un choc visuel dès l’ouverture : l’héroïne Lili semble poursuivie par une meute de chiens, emmenés par Hagen – le chien adoré de Lili – dans les rues désertées de Budapest : la poursuivent-ils vraiment ? Lili est-elle leur « guide » mais dans ce cas où les conduit-elle ? Pourquoi ces rues désertées - genre ambiance post-apocalyptique ? La suite du film se fait à rebours et nous apporte alors les réponses. Le traitement infligé aux chiens qui ne sont pas de pure race est une métaphore de ce que les humains, notamment dans un régime politique autoritaire et nationaliste, peuvent infliger à d’autres, issus des minorités, réfugiés, personnes en souffrance. Et cette idée est tout bonnement épatante. Le titre du film fait référence à l’homme, le maître, considéré par le chien comme un « dieu », un dieu « blanc », sans tache, bref « pur ». White God nous tient en haleine jusqu’au bout, nous arrachant parfois des larmes – certaines scènes peuvent choquer –, mais il nous replace aussi dans notre condition de mortel, ayant encore beaucoup à apprendre des formes de vie qui nous environnent et dont nous semblons parfois (ou souvent !), faire bien peu de cas…